Interview de Xavier Avril de Lumberjacks Studio
Aujourd’hui, nous avons la chance d’interviewer Xavier de Lumberjacks Studio, les sympathiques bucherons du Peanut Club, jeu d’enchères familial et très drôle récemment chroniqué par Marie.
Présentation de Lumberjacks Studio
Jeux.com : Bonjour Xavier, merci d’avoir gentiment accepté cette interview. Peux-tu te présenter s’il te plait ?
Xavier Avril : Je le peux.
Je suis Xavier Avril. J’ai intégré officiellement l’équipe de Lumberjacks Studio en tant que Chargé de communication en mars 2018, c’est donc moi qui m’occupe de la scie musicale dans l’équipe de bûcheron et qui sème les jeux sur les salons et festivals.
J’avais déjà endossé la chemise de bûcheron à l’occasion du FIJ de Cannes, de Paris est Ludique et du salon d’Essen en 2017.
On en apprend beaucoup sur votre site, notamment un passé étroitement lié au monde des jeux de figurines. Quelques mots sur Lumberjacks Studio avant de parler de vos actualités ?
Effectivement on se raconte un peu sur notre site (www.lumberjacks-studio.com), on y propose aussi une gazette depuis peu pour présenter notre actualité, mais aussi, par exemple, les coulisses des projets en cours.
L’équipe des bûcherons est constituée de trois personnes : Antoine Roffé, le bûcheron en chef, celui qui a planté les premiers arbres, qui entretient la forêt, qui ouvre les clairières… le boss des sous-bois ! Cécil His-Mahier, le bûcheron associé, celui qui est là depuis le début et qui s’est assuré qu’Antoine plante bien les graines à exactement 75,6 cm les unes des autres. Et puis moi, celui qui parle aux écureuils.
Le passé de Lumberjacks est lié au monde de la figurine plus qu’au monde du jeu de figurines. Il y a quelques années Antoine a crée Skull Mini pour éditer des figurines et notamment une gamme en résine de gobelins totalement foutraques destinée aux figurinistes (peintres et/ou collectionneurs). L’univers et l’ambiance entourant cette gamme sont tellement palpables qu’il a eu envie de leur donner vie dans un jeu. C’est ainsi que Gob’Z’Heroes est né et Lumberjacks Studio avec lui en 2016.
Par la suite sont arrivés Arboria de Christophe Boelinger, illustré par Shaun Ivie et Bertrand Benoit,
puis la traduction française de Karmaka d’Eddie Boxerman et Dave Bruke, illustré par Marco Bucci, élu Jeu de l’année 2018 dans la catégorie Jeux de cartes au Prix des Boutiques Ludiques lors du salon de Vichy !
Et dernièrement Peanut Club d’Henri Kermarrec, illustré par Kevin De Castro et Gray Shuko.
Des infos brûlantes !
Et donc, votre actualité ?
Celle de Peanut Club est encore toute chaude et on a d’ailleurs dû remettre du bois dans le foyer !
Ça c’est le brûlant de maintenant. Pour le « encore au four » il y a La Petite Mort le jeu de François Bachelard, illustré par Davy Mourier qui sortira mi-novembre 2018! Le jeu prend place dans l’univers de la B.D. éponyme de… Davy Mourier.
Les joueurs y incarnent chacun une Petite Mort qui doit passer son diplôme de fauche pour devenir la Mort, mais n’y aura qu’un ou une diplômé(e) ! En terme de jeu, on posera devant soi des personnages auxquels on ajoutera des traits de personnalité, des professions,… représentant leur vie s’écoulant, dans le but de les faire vieillir et de les accompagner jusqu’à leurs lits de mort où on les fauchera après leurs belles vies. C’est le meilleur moyen d’atteindre les différents objectifs fixés pour obtenir notre diplôme. Mais on peut aussi aller faucher les personnages de nos adversaires avant qu’ils meurent de vieillesse, cela nous rapporte moins mais on coupe l’herbe sous le pied du voisin !
C’est une présentation rapide, peut-être y reviendra-t-on plus en détails ici…
L’idée était de faire un vrai jeu dans l’univers de Davy Mourier, avec l’objectif que les joueurs et joueuses habitué(e)s autant que les occasionnel(le)s trouvent du plaisir à jouer. Et comme on aime aller au bout des choses on a fait des pions en forme de Petite Mort et une boite en forme de cercueil.
Peanut Club, premier tirage presque épuisé !
Nous avons récemment chroniqué Peanut Club qui est juste excellent, et emblématique de l’ambition que vous avez pour chaque jeu : des graphismes de haute qualité, une mécanique originale et très fluide, immersion immédiate sinon rien. Un pari réussi selon nous, mais comment est venue l’idée de ce jeu ?
A l’origine, en 2013, Henri Kermarrec a reçu une commande de jeu pour une salle des ventes qui voulait créer un produit promotionnel afin de rajeunir son image un peu… poussiéreuse. A ce moment-là, le jeu était porteur d’une mécanique d’enchères assez classique. Finalement le projet n’a pas abouti mais Henri à garder l’idée en tête.
L’envie lui est alors venue de créer un jeu qui soit à la limite du jeu d’ambiance et qui chamboule le côté rigide des enchères. Il a imaginé le principe des trois monnaies puis celui des pouvoirs, histoire d’enfoncer le clou sur le cercueil des enchères classiques.
Comment se passe le démarrage de Peanut Club ? Satisfaits ?
Nous sommes satisfaits car le jeu a été bien accueilli et en plus, nous sommes heureux ! Le démarrage se passe très bien. Le jeu est sorti début juillet (2018) et le premier tirage de 3000 exemplaires est presque épuisé. Mais, comme je le disais précédemment, on a veillé au grain ! Un second tirage est en route, de sorte qu’il arrive en boutique avant la pénurie. Pour tout ça on est satisfaits.
Ce qui nous rend heureux, c’est que les joueuses et joueurs semblent prendre du plaisir à un jeu que l’on trouve très bon, par un auteur que l’on apprécie énormément, dans un univers que l’on a taché de rendre immersif et fun. Ça va peut-être sembler démago mais c’est réellement notre état d’esprit là maintenant et ce qui anime nos choix d’édition.
Une anecdote sympa à raconter sur le jeu ? Ou un autre ?
Pour rester dans le propos précédant, j’ai vécu un super moment au FliP (Festival Ludique International de Parthenay) cet été grâce à Peanut Club. Ne vous attendez pas à vous taper sur les cuissots, je ne suis pas doué pour raconter les anecdotes drôles, je suis meilleur pour les vivre. Ici on est dans le gentil, certains diront le mielleux mais bon… ce n’est pas comme si ce genre d’avis comptait pour moi !
J’animais le jeu sur le stand de notre (magnifique) distributeur Black Rock, un groupe composé de quatre jeunes hommes et une femme plus âgée s’est installé à une table. J’ai vite compris qu’il s’agissait de jeunes réfugiés et de leur prof de français. Il y avait quatre nationalités représentées autour de la table, des hommes, une femme, des générations différentes et ils ont joué. Et c’était beau et rigolo. Le jeu interactif, à la limite du jeu d’ambiance, avec un brin de gestion qu’avait imaginé Henri Kermarrec faisait son œuvre. Heureux !
Les projets de Lumberjacks Studio
Vous participez à Essen fin octobre, peux-tu nous parler de vos projets à venir ? Une exclu à nous confier ?
D’abord, est-il besoin de le préciser, vous êtes toutes et tous les bienvenu(e)s sur notre stand ! On vous accueillera avec des cacahuètes (Peanut Club oblige!) et nous aurons quelques goodies dans la sacoche !
Nous serons situés hall 4 sur un espace partagé avec d’autres éditeurs français et intelligemment appelé « Le village ».
Tenez-vous bien, nous aurons des exemplaires de La Petite Mort à vendre en avant-première!
Pour ce qui est de nos projets à venir, voici un « rapide » tour d’horizon, à savoir :
– La Cour des Miracles de Vincent Brugeas, illustré par Ronan Toulhoat et développé avec la Team Kaedama dont la sortie est prévue pour le premier trimestre 2019. Ici on parle d’un projet presque abouti. Les règles sont finalisées et le travail sur les illustrations et le matériel avance bien.
Il s’agit d’un jeu de bluff et majorité pour 2 à 5 joueurs à partir de 10 ans. On incarne un chef de bande dans le Paris moyenâgeux où le roi des mendiants tire les ficelles. On va tenter de contrôler des quartiers de la ville, s’attirer les faveurs du roi de la cour des miracles et éviter de déclencher sa colère. Le jeu est tendu, interactif et rapide. On compte environ 30 minutes par partie avec du rebondissement, de l’opportunisme, des alliances, des trahisons… J’ai vraiment hâte de jouer avec le matériel final, j’adore l’univers visuel de Ronan Toulhoat et le plateau de jeu va être… ouf !
– L’île de Pan de Johan Benvenuto et Florian Sirieix, illustré par Camille Chaussy, qui sortira mi-2019.
C’est un jeu pour 2 à 4 joueurs à partir de 8 ans pour des parties d’environ 40 minutes. Ici on part à la découverte de l’île de Pan peupler d’animaux. L’idée va être d’optimiser le placement des tuiles paysages et la répartition de ses animaux sur le paysage constitué afin de grimper sur la piste de score. Cette dernière joue d’ailleurs un vrai rôle dans le déroulement du jeu. On vous en dit plus sous peu ! Information importante : François Bachelart, Florian Sirieix et Johan Bevenuto seront sur notre stand pendant tout le salon.
NDLR : Voir notre article sur Imaginarium, excellent jeu de Florian Sirieix.
Une exclu… hum… et pourquoi pas deux ?! D’abord, notre collaboration avec la Team Kaedama ne s’arrête pas là, nous avons d’autres projets ensemble et quand on connait la créativité des zigues…
Ensuite, something big’s coming ! On vous prépare du tout bon, tout beau, tout chaud pour début 2020. Une gamme de jeux avec des auteurs de rêves dans l’univers de Lumberjacks, parce que oui ! on a la prétention d’avoir un univers ! Un univers avec du poil de menton, de la chemise à carreaux, du bois d’arbre et des jeux de mots foireux… Et en matière de poils au menton et de jeux de mots foireux, les auteurs ne sont pas dépourvus!
On a hâte d’en savoir plus ! Un petit mot pour la fin ?
Pan!
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