Industria 2 : quand l’horreur biomécanique remplace les fantômes du passé
Le studio Bleakmill Games revient avec une suite qui n’a plus peur de se salir les mains.
Fini les clins d’œil trop appuyés à Half-Life, Industria 2 prend une direction radicalement différente, en intégrant des éléments de survival horror pour plonger les joueurs dans un cauchemar mécanique et viscéral. Un virage sombre, mais réfléchi.
Des inspirations digérées, une nouvelle identité affirmée
Lorsqu’Industria est sorti en 2021, il séduisait par son atmosphère surréaliste et son esthétique brutaliste, tout droit sortie d’un Berlin Est dystopique. Malgré sa parenté assumée avec Half-Life 2, le jeu pêchait par sa simplicité : quatre armes, une IA basique, et des combats sans réel challenge. Le studio allemand en était conscient, et c’est précisément ce constat qui a nourri la refonte complète du gameplay dans Industria 2.
« Half-Life a vieilli », admettent les co-fondateurs David Jungnickel et Steve Chapman. C’est donc avec un œil neuf que Bleakmill repense son univers. L’objectif : créer un jeu plus complexe, plus immersif, et surtout plus effrayant.
Un cauchemar rouge sang
Dans la bande-annonce dévoilée récemment, Nora, l’héroïne du premier jeu, explore une mine abandonnée. Ce qui semblait être un simple décor de FPS se transforme rapidement en scène d’horreur biomécanique. Un androïde titube, s’écroule, puis est capturé par une créature étrange qui lui injecte un câble dans la colonne. L’atmosphère devient rouge sang, poisseuse, oppressante. C’est un vrai changement de ton, et ça marche.
Ce genre de scènes ne sont plus l’exception : elles sont désormais au cœur de l’expérience. Exit les robots qui surgissent mollement d’un coin sombre. Ici, la menace est vivante, mutante, angoissante. Steve Chapman cite The Thing comme influence directe, et cela se ressent immédiatement dans le design des créatures et l’ambiance claustrophobe.
Plus que de l’horreur : une aventure complète
Mais attention, Industria 2 ne devient pas pour autant un pur survival horror. Le studio parle d’une « aventure narrative avec des éléments horrifiques », à mi-chemin entre le shoot nerveux des années 2000 et la tension psychologique d’un Resident Evil.
Cette approche hybride se traduit aussi dans le gameplay. Nora n’est plus une victime armée d’un simple pistolet : elle peut désormais modifier et améliorer son arsenal, fabriquer des explosifs et interagir stratégiquement avec un environnement plus dynamique. L’IA a été revue : les ennemis peuvent patrouiller, collaborer, voire se battre entre eux si leurs factions s’opposent. Et non, vous ne pourrez pas « mettre le jeu sur pause » pour bricoler une bombe artisanale : il faudra anticiper.
Une horreur plus psychologique que gore
Malgré ses créatures terrifiantes, Industria 2 ne sombre pas dans le gore gratuit. L’horreur ici est plus mentale que visuelle. Le sentiment d’oppression vient autant des environnements abandonnés que de la culpabilité de Nora, confrontée aux conséquences de ses actes. Le studio veut approfondir cette nuance : « plus de profondeur, une atmosphère plus sombre », promet David Jungnickel.
Et cela se ressent jusque dans les phases plus calmes du jeu. Entre deux affrontements, vous aurez aussi des moments de contemplation, dans des paysages désolés mais magnifiques, qui viennent rappeler que Industria 2 reste aussi un jeu d’exploration et de narration.
En route vers une nouvelle ère
Avec Industria 2, Bleakmill Games semble enfin prêt à s’émanciper de ses influences. Ce nouvel opus ne se contente pas d’itérer sur son prédécesseur : il revoit sa copie en profondeur, pour offrir une expérience plus riche, plus tendue, plus marquante. Si la bande-annonce donne le ton, on peut s’attendre à un jeu à la fois oppressant et élégant, brut et intelligent.
Disponible sur l’Epic Games Store plus tard cette année, Industria 2 pourrait bien être l’une des surprises horrifiques les plus ambitieuses de la scène indépendante.
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