Lueur : Dans l’obscurité, la lumière surgit
Aujourd’hui c’est un voyage au cœur des Ténèbres que nous vous proposons avec Lueur, un jeu lumineux (en voilà un début d’article intrigant et prometteur). Vous voilà propulsés dans une course contre la terreur funeste et sombre pour ramener la lumière et les couleurs qui se font rares. Lueur nous attire par sa beauté extraordinaire où nous sommes happés et transportés dans un tourbillon de noir et de blanc. Avons-nous été ravis du voyage hasardeux qu’il nous a offert dans ses contrées où l’obscurité est épaisse et envahissante ? On vous en dit plus !
Lueur est un jeu de stratégie, comprenant draft, recrutement, combinaison et un plateau, créé par Cédrick Chaboussit, illustré par Ben Basso et Vincent Dutrait et édité par Bombyx.
Dans la nuit sans fin, cherchez la lumière
Dans Lueur parcourez la Province des ombres ou l’Archipel ténébreux pour dissiper les Ténèbres qui se sont infiltrés de toute part et menacent de plonger ce monde dans une nuit noire éternelle. Aventuriers et compagnons devront joindre leurs forces pour puiser dans leurs compétences personnelles et se battre pour récolter des éclats de lumière.
Avant de démarrer la partie, vous allez devoir choisir la face du plateau de jeu, au choix entre :
- La Province des ombres
(et ses pions campement et compagnie)
- Ou l’Archipel ténébreux
(et les pions bateau)
Mise en place de départ
Chaque personne démarre avec un aventurier choisi et son set de départ attribué : deux dés d’une même couleur (trois pour Pocana). Cela va avoir son importance pour la suite du jeu, puisque la couleur prédominante du dé indique l’élément maître de celui-ci et comprend donc deux faces du symbole élément.
Un compagnon par jour pour la promesse d’un monde éclatant
Tout comme introduit dans l’histoire d’introduction du jeu, Lueur va se dérouler en 8 journées/manches se divisant chacune en cinq étapes successives :
1. Chaque matin, l’enrôlement d’un nouveau compagnon
A tour de rôle, chacun·e se rend sur la piste de rencontres et sélectionne un compagnon encore disponible et l’enrôle pour qu’il rejoigne sa compagnie.
Il / elle récupère aussi les petits dés/pions petit pas éventuellement associés.
2. En fin de matinée, (re)lancer les dés
Simultanément tout le monde lance ses dés en main et peut les relancer jusqu’à obtenir le résultat le plus convenable/parfait.
Pour relancer, la personne doit avoir des pions relances, une carte compagnon qui l’y autorise et/ou perdre des PV.
3. Le midi, résolution et activation des cartes Compagnon
Lors de cette phase tout le monde joue en même temps.
En fonction du résultat des dés, chacun·e applique les effets de leurs cartes, qu’ils soient positifs ou négatifs.
Certains valeureux compagnons risquent de mourir au combat, d’autres s’en sortiront et offriront de précieux éclats de lumière pour la suite du jeu.
4. Durant l’après-midi, poursuite du voyage sur le plateau de voyage
Cette phase se joue aussi simultanément.
Tout le monde avance sur le plateau de voyage selon les résultats de ses dés.
- Leur compagnie et leur campement dans un village pour la carte La Province des ombres ;
- Un de leurs bateaux sur la face Archipel ténébreux.
5. Pour clôturer la journée, le soir : fin de tour et préparation pour la manche suivante
Les petits dés sont replacés sur la piste de rencontre et 5 nouveaux compagnons sont disponibles.
Une nouvelle journée de (con)quête peut démarrer. A l’issue des 8 journées complétées, les éclats de lumière sont comptabilisés selon le scoring détaillé dans la règle. La personne possédant le plus haut score d’éclats de lumière remporte la partie de Lueur.
Retrouvez les règles du jeu Lueur sur le site du studio Bombyx.
La Rédac’ a emprunté le chemin merveilleux et bestial de Lueur
Après le jeu ultra coloré Codex Naturalis, Bombyx remet une couche de sublime en nous offrant un jeu tout en noir et blanc, subtilement illuminé par quelques éclats de couleurs, une lueur d’espoir et de monde meilleur dans l’obscurité et le danger grandissant. Lueur est un beau jeu !
Décidément Bombyx nous gâte dans le choix des jeux qu’ils éditent. N’oublions pas qu’ils ont à leur catalogue le japonisant Takenoko, le virevoltant Décrocher la lune, l’onirique Imaginarium, le maritime Cap’taine Carcasse, l’influent Abyss et son univers, le naturel Codex Naturalis… à présent rejoints par l’obscure lumineux Lueur !
Une édition de haute qualité
Lueur est incontestablement un bel objet ludique, ça tout le monde s’accorde à le dire. Habillé d’un matériel de qualité, de couleurs nobles, de dés et de pions qui semblent émaner d’un monde coloré ancestral, avant que les Ténèbres n’aient tout noirci, de cartes mattes et épaisses agréables à manipuler, de touches de brillance en relief et vernis parsemés comme les éclats de lumière qui tentent de se frayer un passage.
On prend plaisir à retourner les cartes et découvrir une nouvelle espèce animale, mystérieuse et hors du temps, méconnue de notre monde réel. Certains compagnons auront un pouvoir considérable à vous apporter mais il faudra réussir à les garder jusqu’à la fin ; on pense notamment au Kaar et la malédiction du dé noir qu’il lance à vos adversaires.
Le déclenchement des effets sera propre à chaque compagnon, entre :
- Ne surtout pas obtenir certaines faces de dé pour que s’enclenche l’activation de l’effet,
- Ou avoir un certain nombre d’un même symbole afin que se déclenche l’effet qui peut être positif comme négatif (perte de PV, mort du compagnon…)
Et il faudra jongler entre accepter le hasard du lancer et utiliser des jetons de relance obtenus ou récupérés au sacrifice d’éclats de lumière durement récoltés.
Les lancers de dés aux couleurs vives viennent rompre le silence effroyable qui pèse dans cette atmosphère lourde et sombre et prévalent des jours meilleurs plus radieux.
Perçons la noirceur avec l’éclat de Lueur
S’il y a bien une chose que l’on remarque en premier en ouvrant la boîte de Lueur, c’est son univers si singulier noirci par l’ère des Ténèbres, c’est la beauté des illustrations réalisées par Ben Basso à l’univers graphique divin et accompagné de Vincent Dutrait pour la partie plateau, c’est un travail minutieux et grandement mené dans la direction artistique et une osmose entre la mécanique et l’histoire tissée autour de celle-ci.
Ici la mécanique offerte par Cédrick Chaboussit (papa de Lewis & Clark, Shamans et Lost Explorers) , s’inscrit pleinement dans l’univers graphique fantastique si sombre et éclatant à la fois. Les créatures animales que vous incarnez et qui vous accompagnent sont envoûtantes de magnificence mystérieuse.
Rouler des mécaniques
Lueur combine plusieurs mécaniques fluides entre elles, dans le but d’élaborer une stratégie autour de son développement afin de récolter un maximum de points/d’éclats de lumière.
- Matin : draft et recrutement dans un marché de compagnons
- Fin de matinée : gestion des dés
- Le midi : activation des combinaisons de dés/effets sur les cartes
- Après-midi : déplacements sur un plateau de jeu
La partie se jouant en grande partie en simultanée, on a rarement de temps mort… mais cela induit une interaction limitée entre tout le monde, chaque aventurier jouant dans son coin.
Le jeu se joue un brin différemment à deux personnes. En effet, la première à jouer lors de la manche aura la possibilité de défausser une carte compagnon, la rendant indisponible pour son adversaire.
Lueur : lumière sur la rejouabilité
Ce qui prédomine dans Lueur, au-delà de la beauté du jeu, ce sont les possibilités de renouvellement des parties.
D’une part, grâce au plateau à deux faces – La Province des ombres / L’Archipel ténébreux – ayant des spécificités et des pions différents selon le voyage.
D’autre part, par le nombre d’aventuriers, 7 au total pour quatre personnes jouant au maximum dans une partie. Chaque aventurier a sa caractéristique/sa spécialisation et offre un avantage de départ/de fin de partie et/ou d’effets différent des autres. Un bon moyen pour rejouer en les testant tous.
Mais aussi 46 cartes compagnons uniques et équilibrées entre gain et perte, pouvoir, condition à remplir/effet applicable.
Et enfin, un jeu de (mal)chance aux lancers de (gros et petits) dés lors de chaque manche.
Pour quel public ?
Jeu que nous considérons de familial +, comprenez : accessible pour un public familial averti mais qui plaira aussi à des personnes recherchant de la stratégie (et aimant un poil le hasard), Lueur est un jeu qui n’a pas fini de faire parler de lui à en croire le succès qu’il rencontre actuellement et les éloges qui émanent de partout… jusqu’au sein même de l’équipe de Jeux.com !
En famille, faites-vous plaisir avec un jeu où les règles seront vite comprises et où la stratégie de chacun·e sera confrontée au hasard du lancer des dés et à une prise de risque qui ne sera pas toujours payante.
Le tips de notre part
Ne jetez pas non plus votre dévolu sur la course qui se passe au cœur du plateau de jeu lors de la phase « après-midi ». Atteindre à tout prix les 20 PV ne sera pas forcément synonyme de victoire. Une bonne combinaison de dés associée à une carte compagnon généreuse vous offrira bien plus de récompenses en un effort moins considérable.
Le plateau de jeu n’est donc qu’une manière supplémentaire de récupérer des éclats de lumière, mais n’attendez pas de lui qu’il fasse tout le job. A vous de bien manœuvrer dans votre recrutement de compagnons, puis dans vos lancers et relances de dés… mais faites bien attention aux cartes laissées aux adversaires.
Lueur : l’éclairt de génie
Là où on ne remarque au départ qu’un amas de noir griffonné sur du blanc, vient peu à peu laisser place à une lueur d’espoir, un éclat de lumière qui ne désemplit pas et qui se propage pour nourrir nos cœurs de ludistes enchantés par le voyage, et rapidement emportés dans une aventure grandement menée par un auteur et des artistes accomplis. Lueur est sublime et malin !
A votre tour, d’écrire votre journal de bord, de devenir un aventurier de mérite et d’inscrire votre nom dans les écrits des Anciens…
Nous finirons cette review par une citation d’Albus Dumbledore dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban qui fait immédiatement écho à Lueur :
« Mais vous savez, on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres… Il suffit de se souvenir, d’allumer la lumière.».
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